Belle histoire – Le rêve anglais des Glossy Clouds

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Le groupe bressan est influencé par des formations et artistes pop, rock et soul, des années 60 à 80. - Photo : DR

Par Philippe Cornaton

Ce groupe né et constitué à Bourg-en-Bresse enregistre son premier album grâce à un producteur londonien.

Et si la prochaine révélation de la scène rock française était… aindinoise ? Un producteur anglais y croit dur comme l’ex-dame de fer. Son label, KWS Blank Canvas, a signé en mars avec Glossy Clouds. Ces « brillants nuages », traduction littérale du nom de ce groupe, sont : Jérôme Bralet, 31 ans, de Saint-Denis-les Bourg, chanteur et guitariste ; Hugo Merle, 30 ans, de Vénissieux (mais originaire de Viriat), batteur ; Audrey Nicolle, 45 ans, de Grièges, choriste ; Cécilia Joly, 30 ans, de Saint-Denis-les-Bourg, choriste ; Maëva Ghalem, 26 ans, choriste et clavier (synthétiseur). Pour ces garçons, ex-commerciaux, et filles, deux infirmières et une libraire, la crise sanitaire a été… salutaire ! Sans le confinement, Tim, leur pygmalion british, ne les aurait peut-être jamais découverts. Il était enfermé dans son studio londonien à l’affût de nouveaux talents sur YouTube, quand ses oreilles ont vibré sur Plastic Mustache, une chanson et un clip enregistrés en septembre 2020 par les Glossy. Il a écouté en boucle ce morceau rappelant l’univers musical des Sparks (groupe américain en vogue dans les années 1970-80), ou celui plus contemporain des Écossais de Franz Ferdinand. D’un clic sur son ordinateur, le producteur londonien a envoyé un message aux Aindinois pour prendre contact. Plastic Mustache a été comme leur bouteille à la mer lancée dans les vagues déchaînées de YouTube. « Pour cette chanson, nous sommes restés 10 heures à répéter en studio, sans manger« , se souvient Audrey Nicolle. Depuis 6 ans, Jérôme et Hugo, les fondateurs du groupe, multipliaient les EP (pour Extended Play, une chanson de longue durée) sur la toile, avec l’ambition d’hameçonner un producteur. « La clé pour réussir à percer dans ce milieu, c’est de trouver un label« , explique Hugo. La dernière tentative des deux garçons a été la bonne. Au-delà même de tous leurs espoirs. Car tout va très vite pour le groupe, depuis ce printemps. Mi-septembre, des vents favorables ont poussé les « brillants nuages » frenchies du côté de Londres, près de Regent Park, où ils se sont produits en show case (concert privé) devant une centaine de spectateurs, dont plusieurs critiques musicaux de la presse anglaise. Les Glossy Clouds ont interprété onze titres en 45 minutes. « On s’est vraiment lâchés« , confie Audrey. Sous l’œil des caméras de France 3 Lyon, qui a effectué un reportage sur place, le public londonien s’est montré conquis. Les jours suivants, Jérôme et ses complices se sont retrouvés entre les quatre murs capitonnés du Toe Rag Studio, en banlieue londonienne. Ils ont commencé l’enregistrement d’un album vinyle de 12 chansons. « On enregistre une face en Angleterre et l’autre en France, dans le studio de l’Hacienda à Sainte-Colombe-sur-Gand« , précise le chanteur guitariste de Glossy Clouds. Chez les Britanniques, les prises se font en une seule fois, « en condition acoustique, à l’ancienne, sans bidouillage numérique« , explique Jérôme, survolté. Le disque devrait sortir avant l’été 2022. Et déjà le premier singleNobody in The Dust, peut s’entendre sur Deezer, Spotify, etc. À l’écoute, certains y retrouveront des accents du fameux B52, groupe anglais dans la même veine.

Cinq fortes personnalités

Autant dire que les 5 complices sont sur un… petit nuage ! L’alchimie de ces cinq « fortes personnalités« , dixit Cécilia la choriste, tient presque du miracle, tant aucun d’entre eux à l’exception de Jérôme, seul véritable musicien de la bande, n’était prédestiné à ce genre d’aventure. À l’origine, il y a le noyau dur du groupe : les deux garçons. Ils se connaissent de longue date. Leur projet musical a commencé à prendre consistance en 2016. Fortuitement. Un après-midi, au bord d’une piscine, Jérôme, accompagné de sa guitare, et Hugo composaient des chansons. Le premier a demandé à son complice d’imiter les sons d’une batterie, en tapant sur un pouf et une caisse à outils. « Il avait le rythme, le tempo. Il était doué pour ça« , se souvient l’enfant de Saint-Denis. Jusqu’alors, Hugo n’officiait que comme photographe des groupes auxquels participait son pote. Il est devenu batteur, et a fait l’acquisition d’un instrument de percussion. Les deux amis se sont mis à composer, Jérôme écrivant des textes en anglais. Il trouve plus facilement la rime dans la langue de Shakespeare que dans celle de Molière. Des histoires simples exprimées avec des mots parfois crus, « comme on les aime outre-Manche« . En 2018, le duo donne un concert dans la salle de la Tannerie à Bourg-en-Bresse. Dans le public, Audrey Nicolle est séduite. Elle ose suggérer aux garçons de s’adjoindre des choristes. « Rejoins-nous !« , lui répondent-ils du tac au tac. Et voilà cette néophyte du chant engagée. Les petites amies de Jérôme et Hugo intègrent  le groupe. Les 3 choristes incarnent un côté « plus sexy et glamour« , vêtues de leurs robes à paillettes et coiffées de perruque blonde peroxydée ! La petite entreprise musicale des Aindinois a trouvé son identité visuelle au fort accent vintage.

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Les Glossy Clouds lors d\’un enregistrement dans le studio londonien. – Photo : DR

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